MARSEILLE VIA MEJANES : JO LE TOREADOR
MARSEILLE VIA MEJANES : JO LE TOREADOR
Le mot « toréador » , s'il se révèle de nos jours désuet, voire anachronique, son évocation est toujours liée à la Tauromachie Espagnole ; sa création date de 1550, (dérive du verbe « torear »).
L'air de Don Escamillo est certainement avec celui de Carmen, pièce éponyme de Bizet, sont les plus joués au monde et pas seulement dans les arènes : podium de formule 1 !
Toréador, ce vocable que certains traitent d'opérette, servit aussi à distinguer les toreros français de leurs homologues espagnols.
La presse de l'époque l'utilisait comme synonyme de : espada, diestro, torero, matador, créant un véritable néologisme (1).
Brésillon Boudin dit « Pouly II » fut souvent nommé premier toréador de France, c'est en 1883, que Hélias Eugène dit « le boucher » sic, l'utilise dans les arènes du Champs de Mars à Paris.
L'appellation est bien loin d'être d’origine contrôlée.
Joseph Lomini né à la Madrague de Montredon à Marseille, de parents corses, fut surnommé « Jojo le Parisien » par sa famille !
C'est un colosse de 1m85 et 90 kg, affublé de nombreuses côtes surnuméraires, il avait du coffre.
Il acquiert son apodo de « Jo le Toréador » pour avoir pratiqué en Camargue la suerte de Mancornar (illustrée par le peintre Francisco Goya) .
Dans le courant des années soixante, avec sa belle voiture et son ami « Maera » (2), il laissait pantois les jeunes de la région d'Arles : Marc Antoine Goïta Romero, Patrick Laugier et Alain Stevanovitch .
C'est à Méjanes qu'il conquiert ses galons taurins, muleta et épée de mort en mains sous la houlette de l’incontournable Pedro Goïta Romero.
Jo le toréador était le lieutenant de Tani Zampa dit « le Grand », un des parrains du milieu phocéen.
Dix neuf balles eurent raison de Jo le Toréador le 31 mars 1973, 218 quai des Belges, au Vieux Port dans l'établissement le « Tanagra ».
Dans ce tragique paseo, il était accompagné d' Albert Bistoni dit « L'Agakhan » et de Jean Claude Napoletano. Jo avait 34 ans.
La barmaid s'appelait Carmen Ambrosio (3) native de Madrid, elle fut une victime collatérale, quelques sombreros faisaient partie du décor de l'établissement...
Jacques Lanfranchi « El Kallista »
samedi 17 octobre 2020
-
néologisme : tout mot de création récente, ou emprunté depuis peu à une autre langue.
-
Enrique Mateo Maera était l'apodo de Henri Pioch, novillero d’origine marseillaise qui fit carrière de 1960 à 1964, avocat de son état, il fut chef du personnel à l'Institut Paoli-Calmette.
-
Son époux avait été tué six ans auparavant dans ce même établissement qui s'appelait à l'époque « le Rustique »
Photos 1 Marc Thorel
2 et 3 Droits réservés