COCHE DEL CAMPO : CHRONIQUE CHAMPETRE

CHRONIQUE CHAMPETRE : Coche del campo 

Il y a quelques semaines dans le quotidien l'Indépendant le journaliste Jean Paul Pelras évoquait avec véracité et humour bucolique la voiture rurale (maraîchers, vignerons, arboriculteurs, éleveurs).

Visitons celle de l'éleveur de Toros bravos, celle qui reste au mas.

Pour le modèle, laissons la 2cv fourgonnette tôlée voire la Renault 4l se reposer au Musée Grévin des utilitaires.

Optons pour le Citroën C15, le Renault express voire le 4x4.

Pour une fois, aucun discrédit écologique pour ce dernier, c'est un instrument de travail, il ne sert pas à déambuler sur la Croisette, les Champs Elysées voire les Lices arlésiennes.

Version pick up : un antique BJ 40, un Nissan Navarra 2,5, un Toyota Hilux, quelquefois de l'Anglo Saxon type Land Rover, un Ford F150, un GMC.

Ancienneté en moyenne 10 ans- deux portes pourquoi plus !

A l'arrière, l'inévitable crochet d'attelage agricole jaune.

Le hayon est un peu tordu (oublié un jour en position ouverte, marche arrière...).

La serrure a pris des vacances, le pare choc aussi remplacé par du carré 60x60.

La version avant idem.

Le véhicule marche au gas-oil à tracteur, mais lui sans adblue (1).

Le porte échelle fabriqué par le copain ferronnier protége la lunette arrière, mais permet également de remiser : une corde à toro, un licol, un rouleau de fil de fer lisse, une paire de sangles à cliquet.

Dans la benne, un morceau de ficelle rouge et blanc (AOC), une masse pour réparer les barrages.

Une poignée de foin, vestige de ballotins qui ont permis « la visite des toros » à une peña...

Si elle reste ouverte, quelque fois le chien du mas y somnole.

Comme les guerriers Massai arborent des cicatrices tribales, la carroserie fait de même, provenant de quelques rencontres qui peuvent aussi avoir tordu le marche pied, la couleur blanche ou grise est de rigueur, le noir est trop salissant.

Le tableau de bord est poussiéreux, comme le poste radio, malgré les précautions de propreté (surtout au début), la terre est présente sur et sous les pédales.

Dans le vide poche central, quelques médailles provisoires neuves, une pince à médailler, un crotale retrouvé au campo, qu'il faudra commander ultérieurement et l'inévitable bible : le carnet à spirales (ou pas) cartonné avec élastique de fixation (ou pas).

Notes des vaches en tienta, date de mise du reproducteur sur le lot de vaches, nouveau numéro de téléphone de la direction des services vétérinaires (il change tout le temps), le portable du véto, de quelques amis, une ou deux cartes de visite de vendeurs de pienso.

Dans le vide poche latéral gauche : une pince coupante, un marteau, un tournevis, un dispositif pour fixer le portable (vendu avec) que l'on doit toujours monter, un opinel n°7 à virole, un chiffon usité.

Dans le droit une bombe de dégrippant entamée et deux armes absolues : la multiprise et la clé anglaise.

Une casquette John Deere, toujours dans son emballage (cadeau du marchand de tracteurs)

et provenant du même lieu la facture acquittée de réparation de la roue de l'Andaineur.

Le cendrier sert à coincer le stylo, quelques fusibles électriques, il y a longtemps que l'on ne fume plus.

Derrière le siège passager, en période d'arrosage une paire de bottes, un ciré et la lampe sur batterie pour les martelières nocturnes.

La voiture est prête.

Mettre la clef de contact, accrochée à un support taurin : macho, croix de Camargue, escoussure ou tout simplement la marque du véhicule.

C'est parti.

Brindis aux nombreux hommes de campo...qui se reconnaîtront

Mercredi 29 juillet 2015

Jacques Lanfranchi

« El Kallista »

.http://www.toroselkallista.com/

(1) additif dit écologique

Comments

[Tchoumi]

Surtout ne changer Jamais les outils de place sinon c'est le drame pour les retrouver et le pelot seras comme un tau sans vaches incontrôlable tant qu'il verras pas que c'est lui qui a changer la pince de place